Nous travaillons depuis de nombreuses années sur la thématique de l’agriculture urbaine. L’agence a notamment co-financé la thèse de Remi Junquera, docteur en architecture, qui travaille depuis 2018 au sein de l’agence sur les relations historiques et contemporaines entre la ville, l’habitat et l’agriculture. Depuis la révolution industrielle, les activités humaines possèdent une influence toujours croissante sur le fonctionnement et l’équilibre de la nature. La ville, l’habitat et l’agriculture jouent un rôle majeur dans ce déséquilibre. Pourtant, des synergies pourraient être mises en œuvre pour mener vers une transition favorable de nos modes de vie. Parmi elles, l’agriculture urbaine peut apporter des dynamiques écologiques, sociales, alimentaires et économiques, comme elle l’a fait durant certaines périodes historiques. Ainsi, dans nos villes actuelles densément habitées qui ont oublié l’agriculture, comment réintégrer l’agriculture dans le projet urbain et architectural ? Nous intervenons sur cette thématique agricole à l’échelle territoriale, urbaine ou parcellaire, de la phase de conception à celle du chantier. Cette question de l’agriculture urbaine n’est pas seulement théorique, mais a été expérimentée sur de nombreux projets.
Nous avons réalisé un diagnostic et une faisabilité pour la mise en œuvre d’une « ferme urbaine diffuse » dans le quartier du Perrier à Annemasse. Le projet a pour ambition d’améliorer la cohésion sociale locale, d’offrir de nouveaux usages, ainsi qu’un paysage multisensoriel pour les habitants.

 

Il permet également de sensibiliser ces derniers à l’agriculture urbaine et à une alimentation locale, saine et équilibrée. Ces différents espaces peuvent accueillir, dans les « vides urbains », des surfaces agricoles en pleine terre, des serres agricoles, ou encore des potagers.

 

Cet ensemble d’espaces qui « se diffusent » dans le quartier forme un projet unitaire, et échelonnable dans le temps.
Les équipes du LAB R+T ont également travaillé sur un prototype innovant de « serre agricole au-dessus de places de stationnement ».

 

Les places de stationnement ont été identifiés comme un potentiel important pour multiplier les surfaces agricoles et transformer le paysage sensible.

 

Composée de modules préfabriqués, la serre est conçue pour être facilement transportable et démontable. Associé au projet de ferme urbaine diffuse, le prototype est à l’articulation entre recherche scientifique et réalité pratique. C’est un démonstrateur de ce que peut être un quartier agricole urbain et renvoie plus globalement à nos modes de vie et à nos choix de société.

 

Le prototype est actuellement en construction aux GAIA.
La première expérimentation, nommée « habiter une ferme urbaine », consiste à imaginer et construire durablement une ferme urbaine dans, sur et autour d’un îlot de logements collectif social neuf afin que la ferme et le logement ne soient plus des entités urbaines séparées mais un tout unitaire.

 

Le projet se définit comme un champ d’expérimentation à la fois architectural, agricole et ambiantal qui permet de questionner et d’éprouver nos imaginaires, nos manières de produire un habitat collectif écoresponsable associé à des dimensions sociales, environnementales, économiques et alimentaires.

 

Dans la temporalité de la thèse, l’expérimentation a consisté à réaliser un diagnostic local et à définir une faisabilité afin de produire un cahier des charges pour un concours de maîtrise d’œuvre destiné aux équipes sélectionnées lors d’un appel d’offre.
Le projet du MIN des Arnavaux à Marseille prévoit la création de toitures cultivables avec une surface cumulée de 14 000 m² exploitables.

 

Nous avons imaginé ce parc agricole comme un ensemble d’espaces cohésifs aux fonctions, aux formes, et aux rôles multiples et complémentaires.

 

On y trouve des potagers, des serres agricoles, des plantations de houblon, des jardinières et des systèmes de culture en hydroponie.

 

L’ensemble est géré par un maraîcher professionnel privé.

 

Toutes les parties prenantes du parc agricole sont réunies dans le cadre d’une association afin de maintenir une cohésion et une synergie de groupe avec une forte capacité de résilience.